Observation des baleines à Tenerife 2025 : licence Barco Azul et guide du tourisme durable
Sous les vagues turquoise des îles Canaries, une symphonie se déploie. Un cachalot clique rythmiquement, cartographiant les abysses d'ondes sonores. Un groupe de globicéphales lance des cris pulsés, leurs vocalisations portant au-delà de la portée de l'œil. Mais cette ancienne tapisserie acoustique rivalise désormais avec une nouvelle bande sonore : le grondement des hélices, le vrombissement des moteurs et le bavardage chaotique de la curiosité humaine. Découvrons comment les cétacés perçoivent notre présence et pourquoi le système Barco Azul est essentiel à leur survie.

Un globicéphale tropical fait surface dans les eaux bleues profondes au large de Tenerife, aux îles Canaries – l'une des 26 espèces de cétacés qui vivent dans cet habitat marin protégé.
Le monde sensoriel des baleines : au-delà de la perception humaine
Écholocation : voir avec le son
Les baleines à dents, comme les cachalots et les grands dauphins, utilisent le biosonar pour chasser les calmars dans les profondeurs obscures. Leurs lèvres phoniques produisent des clics qui ricochent sur les objets, créant des images mentales de la taille, de la distance et même de la texture de leurs proies. Imaginez essayer de lire du braille pendant que quelqu'un fait retentir un klaxon : voilà la désorientation des baleines lorsque le bruit des bateaux couvre les échos. Des études montrent que les baleines à bosse perdent 63 % de leur portée de communication à proximité d'un seul navire, les obligeant à crier par-dessus notre vacarme mécanique.
Le langage des profondeurs
Les baleines à fanons utilisent des chants à basse fréquence pour coordonner leurs migrations à travers les bassins océaniques. Ces grondements infrasonores parcourent des milliers de kilomètres… jusqu'à ce que le bruit du moteur d'un navire de croisière vienne perturber le message. Des chercheurs suivant des orques près de Vancouver ont constaté que c'est la vitesse des bateaux, et non leur taille, qui intensifie le plus le bruit ambiant. À 15 nœuds, les navires créent un « brouillard » acoustique qui masque les signaux sociaux essentiels, fragmentant et désorientant les groupes.
L'équation du stress : quand le tourisme devient une intrusion
Péage physiologique
Des scientifiques de la baie de Skjálfandi, en Islande, recueillent l'haleine des baleines par drone afin de mesurer leurs hormones de stress. Les données préliminaires révèlent des pics de cortisol après des rencontres avec des bateaux, en particulier chez les mères allaitantes. Une autre étude sur les baleines à bosse a montré :
- 30 % de réduction du temps de repos lors des approches bruyantes des bateaux
- Doubler le rythme respiratoire (un indicateur de stress)
- Vitesse de nage 37 % plus rapide, gaspillant une énergie précieuse
Changements comportementaux
Sur le récif de Ningaloo, en Australie, les baleines à bosse marquées ont modifié leurs habitudes alimentaires au passage des navires. Leurs plongées latérales pour se nourrir – leur technique de chasse au krill emblématique – ont diminué de 40 %. Certaines baleines ont même abandonné complètement leurs zones d'alimentation, une tendance inquiétante pour des animaux qui doivent consommer 1.5 tonne de krill par jour pendant leur migration.
Barco Azul : un pont entre tourisme et conservation
La norme du bateau bleu
La licence Barco Azul des îles Canaries (reconnaissable à ses drapeaux jaunes avec des logos bleus) impose des protocoles stricts :
Règles opérationnelles
- Limites de vitesse : < 4 nœuds à proximité des cétacés (réduction des turbulences sonores)
- Angles d'approche : 30° par rapport à la trajectoire de l'animal (en évitant les mouvements brusques)
- Limites de temps : 30 minutes maximum par rencontre
- Distances tampons : 60 m minimum (500 m pour les mollets)
Mesures de protection écologique
- Modifications du moteur pour la réduction du bruit
- Des équipes formées par des biologistes surveillent les signaux de stress
- Des politiques sans plastique pour prévenir les débris marins

Royal Ocean: Navire d'observation des baleines certifié écologique arborant le drapeau officiel Barco Azul
Pourquoi la certification est importante
Les bateaux non conformes créent un chaos acoustique. Dans la bande marine de Teno-Rasca à Tenerife :
- Les navires non réglementés ont poussé 23 % des globicéphales à abandonner leurs zones de repos traditionnelles
- Les risques de collision sont triplés dans les zones à fort trafic
Le moratoire de 2019 sur les nouvelles licences d’observation des baleines a mis un terme à une croissance non durable : seuls 74 bateaux Barco Azul opèrent désormais dans des zones protégées.
Coexister avec Giants : Un modèle pour un tourisme responsable
Pour les voyageurs:
- Choisissez des opérateurs certifiés – Recherchez le drapeau jaune/bleu.
- Dispositifs silencieux – Les clics des caméras sous-marines ajoutent à la pollution sonore.
- Signalez les violations – Utilisez la ligne d’assistance téléphonique espagnole 112 en cas de rencontres trop rapprochées.
Pour les voyageurs privilégiant le confort et la durabilité, pensez à voyager avec Royal Ocean, un opérateur certifié proposant des excursions conformes aux normes Barco Azul à bord de yachts modernes. Leurs équipages bénéficient d'une formation spécialisée aux protocoles éthiques d'observation des cétacés, tandis que les navires équipés de moteurs insonorisants contribuent à minimiser les perturbations acoustiques pour la vie marine.
Pour l'industrie :
- Adoptez des moteurs électriques – Des startups comme Blue Ocean Tech ont réduit le bruit des navires de 12 dB lors d’essais.
- Zones de temps partagé – Faites tourner les zones d’accès pour donner aux pods des périodes de récupération.
- Programmes de science citoyenne – Des applications comme iWhale permettent aux touristes de consigner leurs observations à des fins de recherche.
La voie à suivre
Les mammifères marins, ayant survécu aux périodes glaciaires et aux changements climatiques, sont aujourd'hui confrontés à un défi sans précédent : la pollution sonore anthropique perturbe les adaptations évolutives affinées au fil de millions d'années. Le système Barco Azul démontre qu'il est possible d'atténuer ces nuisances : la population de globicéphales de Tenerife s'est stabilisée en trois ans grâce à une application plus stricte des mesures. En intégrant des technologies de réduction du bruit, une gestion spatiale et une surveillance communautaire, nous pouvons préserver le patrimoine acoustique de l'océan tout en soutenant un écotourisme éthique. Comme le soulignent les recherches de la Convention sur les espèces migratrices, une réduction du bruit des navires de seulement 3 décibels pourrait augmenter de 30 % la portée de communication des mammifères marinsLe choix est clair : faire taire nos moteurs, amplifier leurs chants.
QFP
Quelle est la meilleure période de l'année pour observer les baleines à Tenerife ?
À Tenerife, il est possible d'observer des globicéphales et des grands dauphins résidents toute l'année. Les espèces migratrices comme les rorquals de Bryde et les dauphins communs sont plus fréquemment observées de novembre à juin. Les excursions matinales permettent généralement de rencontrer des animaux plus calmes, tandis que celles de l'après-midi sont souvent plus actives.
Quelle est la probabilité que nous voyions des baleines/dauphins ?
Les opérateurs agréés rapportent un taux de réussite de 99 % pour l'observation des espèces résidentes. La topographie sous-marine unique de la côte sud-ouest en fait un haut lieu de la fréquentation des cétacés, les premières observations étant généralement réalisées dans les 20 minutes suivant le départ.
Les visites sont-elles adaptées aux jeunes enfants ?
Oui, la plupart des bateaux accueillent les enfants de tous âges. Nombre d'entre eux sont équipés de gilets de sécurité et acceptent les poussettes. Les excursions matinales calmes (de 9h à midi) sont idéales pour les familles. Un traitement contre le mal des transports (avec des options sans caféine) est recommandé aux voyageurs sensibles.
Que devons-nous apporter ?
Les essentiels comprennent des lunettes de soleil polarisées, une crème solaire respectueuse des récifs et un coupe-vent. Les téléobjectifs (300 mm et plus) sont idéaux pour la photographie. Évitez les vêtements blancs qui reflètent la lumière du soleil sur la vie marine.
À quelle distance les bateaux se trouvent-ils ?
La réglementation du Barco Azul impose une distance minimale de 60 m. Cependant, des animaux curieux s'approchent souvent à moins de 10 m des navires à l'arrêt. Les opérateurs doivent débrancher les hélices lorsque des cétacés se trouvent à moins de 100 m.
Peut-on nager avec les baleines ?
Non. Le décret royal espagnol 1727/2007 interdit la baignade à moins de 300 m des cétacés. Cette mesure protège les animaux et les humains du stress et des accidents. Certains opérateurs proposent des séances d'écoute par hydrophone.
Comment identifier les opérateurs agréés ?
Recherchez le drapeau jaune avec le logo de la baleine bleue affiché sur les navires certifiés Barco Azul.
Les opérateurs titulaires d'une licence doivent :
- Employer des biologistes marins
- Utiliser des moteurs à faibles émissions
- Limitez le temps d’observation à 30 minutes par nacelle.
Et si nous ne voyions aucune vie marine ?
Les entreprises réputées proposent des changements de réservation gratuits (garantie de satisfaction de 88 %). Conformément à la réglementation européenne sur l'écotourisme, 97 % des excursions permettent d'observer des cétacés. Les rares jours sans observation se produisent généralement en cas de conditions météorologiques extrêmes ou de prolifération d'algues.



